Suite et fin du récit de ma partie de Solium Infernum. Pour la première section, cliquez ici.
Crainte et espoir : les deux faces d’une même pièce
Tour 50. Dernier jour avant la délibération du conclave.
L’hôte angélique charge ma légion replacée avec soin. Ses performances au combat m’effraient, sa résistance à l’infernal m’inquiète. Pourtant, l’entité divine peine devant un tel blocus. Mes soldats survivent et prennent l’ascendant grâce aux stratagèmes et au soutien des légions adjacentes. Déchu, l’ange se dissipe dans une explosion éblouissante. Mon plan a fonctionné. Je lâche un soupir de soulagement…
Mammon assure ses arrières en dégotant une immunité diplomatique temporaire. Malin le singe. Dorénavant intouchable, si l’assemblée délibère rapidement il gagne les élections. Je tente tout de même de limiter ses capacités d’action avec un rituel de verrouillage planaire.






C’est le grand jour ! Les élus de ce bas monde rejoignent la salle de réunion sous les regards imperceptibles de nos porte-paroles. Dans un premier temps, l’assemblée reverse à chacun le prestige des conspirations cachées. J’empoche le jackpot et grimpe en troisième position avec 173 points de prestige. Mammon reste le favori avec 315 points, suivi par Astaroth et son score de 246. Le sprint final commence. En l’absence d’interférences, le nom du vainqueur sera divulgué dans les 5 à 13 tours.
Sans surprise, Astaroth refuse mon extorsion et j’approche sa légion au sud avec une cavalerie branlante. Je lance une vendetta folle avec la mise maximale, sans savoir si ce montant aura une incidence sur le prestige que mon poulain recevra avec sa victoire.
Mes rituels contre Mammon échouent. Les interférences transpercent bien ses défenses mais le verrouillage n’a pu aboutir. Mammon me sait maintenant hostile et nous entamons des échanges de sorts. Mon prochain verrouillage planaire réussit et handicape le meneur… qui s’en sortira le tour suivant grâce à un contre-rituel.




Mais… que fait Astaroth ? Alors que je cherche à lui offrir une belle victoire à coup de vendettas grossières, il téléporte sa légion sous stéroïdes à proximité du Pandemonium. S’il s’accapare de l’assemblée par la force, la couronne de faiseur de roi ne fonctionne pas. Je m’apprête donc à lui proposer une vassalisation pour lui offrir mon prestige et éviter le renversement de la partie, pour m’apercevoir au final que ce changement de statut devient indisponible passé le 50ème jour. Quel raté !
Action réaction. J’envoie une légion en direction de sa forteresse, en l’équipant au préalable de stratagèmes surpuissants. S’il fait un faux pas, je l’élimine. Mais je dois également renforcer mes défenses. L’attaque du pandémonium excommunie le coupable, qui peut dorénavant éliminer ses adversaires sans raison et inversement. Cela tombe bien, la Gorgone apparait dans les étals du marché. Mais en raison de la nécessité de consolider des tributs, je ne peux enchérir sur cette beauté à temps.
Elle rejoindra les rangs de Belzebuth, dorénavant en possession de deux titans. En sa qualité de stratège expérimenté, Astaroth renifle le danger et regroupe des forces autour de la forteresse. Il invoque même le dévoreur. Astaroth aurait-il peur ?
Je rebrousse chemin, demande de l’aide à Belzebuth puis rapatrie mes légions autour de la forteresse. Les fins de parties sur Solium Infernum ne pardonnent pas. La moindre erreur et notre chemin s’arrête net. Astaroth s’apprête à frapper l’assemblée, Belzebuth contrôle une armée titanesque et si Belial et Mammon restent discrets je fais preuve de méfiance à leur égard. Bien malin, celui qui devinera la suite.






Sus à l’usurpateur !
Astaroth assiège le Pandemonium. Maintenant excommunié, il ouvre la voie à une guerre totale contre les autres joueurs. S’il rate de peu la capture du monument lors de son premier assaut, il parviendra à ses fins le tour suivant. Nous aurons 5 tours pour l’anéantir ou libérer l’assemblée avant sa victoire auto-proclamée.
Gonflé à bloc après une séance de chasse, Belzebuth avance vers la forteresse de l’usurpateur accompagné des fils de Typhon. Faute de titan disponible, j’enchéris pour ma part sur le garde d’adamantine et attaque Astaroth à distance. Un rituel de regard maléfique sur les sœurs des flammes pour abaisser leur résistance, suivi d’une affliction infernale. L’objectif : déblayer le passage avant de lancer un assaut sur sa forteresse.






Mes rituels annihilent les sœurs des flammes et créent une brèche dans la défense de l’usurpateur. Je m’y engouffre en téléportant les vils apostats dans le but de frapper la forteresse au tour suivant. Belzebuth se charge de la face nord, avec une attaque sur la Phalange Léthéenne qui se soldera par un échec.
Mammon rejoint la danse avec une armée des déchus terrifiante qui s’approche du Pandemonium par le sud. Son but est clair : détruire les deux légions de Astaroth et libérer l’assemblée pour remporter les élections. J’approche donc une cavalerie abyssale améliorée, prête à abolir la seconde partie de son plan.






Tiens, Belial se réveille. Oubliant notre robuste alliance, il rejoint Mammon pour me bombarder de rituels d’affaiblissement. Ils n’entravent heureusement pas mon plan et j’observe avec satisfaction la légion de Mammon anéantir celle d’Astaroth.
Le guerrier colérique passe l’arme à gauche au 54ème jour de campagne, poussé dans la tombe par le titan de Belzebuth. Voir sa forteresse s’écrouler sous les coups du géant m’emplit d’un sentiment de profonde tristesse. Tant d’énergie gaspillée à miser sur le mauvais cheval… Je secoue la tête pour sortir de mes songes. Après tout, la partie continue et j’ai encore toutes mes chances. Ayant par le passé gagné par la force, je souhaite cette fois finir victorieux aux côtés du conclave. Régner de façon vertueuse. Mais comment m’y prendre ?




Prémices d’une victoire
C’est très simple. Peu de chances que Belzebuth s’arrête en si bon chemin avec ses deux titans. Je dois battre en retraite pour lui tendre un piège, lui laisser le soin d’éliminer Mammon, puis lui porter le coup de grâce. En empêchant, bien sûr, Mammon de parvenir à ses fins d’ici là. Un plan à calibrer au millimètre que je peine à percevoir clairement au vu de la tâche qui m’attend.
Je rappelle donc les vils apostats puis approche la légion des damnées du Pandemonium. La cavalerie ne pourra pas attaquer seule l’unité de Mammon et libérer le Pandemonium dans les temps.
Un coquin mystérieux tente une agression à distance du Pandemonium. C’est Belzebuth. Maintenant excommunié, il dévoile aux yeux de tous ses intentions. Je jubile devant cette situation qui se déroule comme je l’espérai, bien qu’il me reste un petit détail à régler.


Mammon vient en effet de libérer le Pandemonium. Malgré son agacement envers l’administration, il garde l’œil rivé sur sa victoire électorale. L’assemblée atteint la quatrième phase -sur cinq- de sa délibération. L’horloge tourne et Belzebuth est encore loin… Dois-je finalement me résoudre à attaquer le conclave et régner par la force, au risque de m’attirer les foudres des trois adversaires ? Je tente d’abord un coup d’une bassesse extrême : jeter un sort sur le Pandemonium en me faisant passer pour Mammon. Si mon rival finit excommunié, je passe premier.
Le rituel échoue. Pas d’excommunication, pas d’effet, rien. J’observe le trio de légions autour du site sacré, que faire, que faire…
Un tour de plus. Tic… Tac… La gorgone de Belzebuth avance. Tic… Elle élimine la dorure de Mammon.Tac… Les Fils de Typhon se rapprochent de moi. Tic… Belzebuth élimine au passage Belial. Tac…
Quelle situation stressante. La partie est sans dessus dessous. Belzebuth frappe tout le monde à la fois, le conclave continue sa réflexion et j’hésite toujours à frapper ce fichu Pandémonium. Mais l’heure est à la défense. Je me blinde de stratagèmes et forme un rempart pour contrer Belzebuth, non sans avancer vers la légion de Mammon. Je valide mon tour après avoir estimé des dizaines de situations, tremblant sous l’adrénaline.








Mammon tente de se défendre, en vain. La Gorgone résiste à ses rituels et avance vers lui. Elle capture avec aisance la tour de l’orgueil, dernière étape avant la forteresse.
Je frémis. L’assemblée bloque toujours à la quatrième phase de la délibération et la menace Belzebuth grandit à vue d’œil. Si j’espère toujours voir la Gorgone écraser Mammon, je dois prévoir une défense car je serais le prochain sur la liste.
Mais j’ai mal calculé mon coup. Alors que les fils de Typhon s’arrêtent devant mon garde, la progéniture de Belzebuth surgit par le nord grâce à des capacités de mouvement extraordinaires. Elle brille également au combat et je cherche à deviner les intentions de mon adversaire. Sa légion peut attaquer la mienne, ou celle de Mammon, mais elle peut également finir le tour suivant à côté de ma forteresse.
Selon un rapide calcul, Belzebuth n’attaquera pas la légion de Mammon s’il prévoit de détruire sa forteresse avec la gorgone. C’est donc moi qu’il compte attaquer. Ma légion semble pouvoir lui tenir tête, mais ma forteresse peut-être pas ? Je rapatrie la cavalerie et les vierges de fer pour renforcer mon bloc défensif.






Jour 60. Belzebuth charge mes vils apostats avec les fils de Typhon. J’ai bien calculé mon coup, son titan s’effondre face à la puissance infernale de ma légion. Ouf !
La gorgone se dresse contre la forteresse de Mammon. Impuissant, l’édifice s’écroule et emporte avec lui mon rival. Incroyable !
En revanche, la progéniture de Belzebuth ne s’approche pas de moi. Elle s’empare directement du Pandemonium et me force à le libérer dans les 4 tours pour espérer la victoire. J’y crois de tout mon être, griffonnant à la volée une solution satisfaisante. Je dois neutraliser la gorgone et la progéniture de Belzebuth. N’ayant plus accès au bazaar du fait de son excommunication, il se trouvera sans armée et je n’aurai qu’à éliminer sa forteresse ou libérer le Pandemonium.




Le duel final
Une mécanique me revient en tête. Je peux sacrifier une légion avec un rituel, pour à la fois renforcer une autre unité et libérer un emplacement d’armée qui servira à accueillir le titan disponible au bazar. Je me sépare avec regret des apostats pour gonfler les capacités des vierges de fer. Elles feront rempart à la gorgone, soutenues par le garde d’adamantine.
Côté Pandemonium, je décide d’en finir. La légion des damnés chargera la progéniture de Belzebuth pendant que la cavalerie abyssale libèrera l’assemblée. Et là, sur le papier, j’ai gagné.


Le plan fonctionne. Ma légion abat l’unité de Belzebuth et le Pandermonium retrouve sa liberté. Les élections reprennent, bien que je reste le seul candidat éligible. Quelle ironie… Je redirige maintenant l’intégralité de mes forces vers la forteresse pour contrer le terrible serpent, situé à mi-chemin de mon rempart.
Imprégnées d’une force imparable, les vierges de fer ne laissent aucune chance à la Gorgone. Le reptile git devant elles alors que je savoure les premiers instants de ma victoire. La décision de l’assemblée, fidèle à sa réputation, se fait attendre mais je patiente en capturant les forteresses de mes anciens voisins.






Je règne enfin sur les enfers. 64 jours de campagne pour y parvenir, de course électorale folle, entamée avec une ambition machiavélique et terminée par un chaos généralisé. Une très bonne partie donc, pour ce récit qui, j’espère, vous a transporté dans l’univers incroyable de cette pépite qu’est Solium Infernum. À bientôt pour de nouvelles aventures !


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