Field of Glory : Kingdoms reçoit ce 15 mai un premier DLC centré sur l’avènement des nations nomades et tribales. Intitulé Rajas and Tribes, il vous invite à devenir commerçant ou guerrier de renom pour vous frayer une place auprès des grandes puissances de ce monde tourmenté.


Les religieux aboient, la caravane passe
Pendant que les nations majeures se divisent sur fond de chrétienté ou en profitent pour répandre les croyances islamiques, des peuples nomades et autres tribus mineures tâchent de se concentrer sur leur petite existence, loin de tout conflit spirituel.
Pour l’occasion, le jeu étend ses frontières vers l’Est et le Sud, accueillant de ce fait les nombreux groupes arpentant ces nouvelles terres ainsi qu’une poignée de puissances plus établies d’Inde et d’Afrique comme l’Empire du Ghana. Ces nations mineures ou non européennes arborent un style différent et apportent de nouveaux défis en concordance avec leur mode de vie et leur culture, chamboulant pour notre plus grand plaisir l’équilibre du jeu original.
En tant que nouvel arrivant dans ce match de grande envergure, votre première opportunité se trouve dans le commerce. Les chefs d’États occidentaux raffolent de richesses matérielles exotiques et vous pouvez tirer votre épingle du jeu en devenant l’un des principaux fournisseurs de ce nouveau marché. Pour ce faire, vous devez produire lesdites ressources, qui dépendent de votre environnement, et construire les structures commerciales de grand échange pour assigner vos marchands à la tâche. Je n’ai pas le nombre exact mais à la louche cette mécanique ajoute facilement plusieurs dizaines de bâtiments au jeu. En plus des richesses obtenues grâce aux transactions, les grands échanges octroient surtout des points d’héritage et offrent à ces factions un moyen supplémentaire de rester compétitives avec les nations dominantes. Enfin, les commerçants les plus actifs obtiennent sur une base régulière des bonus éphémères, comme la suppression du brouillard de guerre dans les provinces traversées par les routes commerciales. Vous avez donc tout intérêt à vous intéresser à la région juteuse de votre voisin bien aimé…




Quand la caravane aboie, les chiens trépassent
Si vous préférez le langage incisif de l’épée, vous pouvez lancer des campagnes militaires en désignant les provinces à capturer le plus rapidement possible et dans un délai imparti. Voyez les comme des sortes de revendications éphémères qui vous placent automatiquement en conflit avec les nations concernées et fragilisent vos relations avec les états voisins, mais qui rapportent une grande quantité de points d’héritage si vous capturez les provinces cibles rapidement. Un risque élevé pour des récompenses élevées, utilisez donc cette mécanique satisfaisante à bon escient !
En sus de ces deux ajouts majeurs, les nouvelles factions se dotent de capacités uniques et propres à chacune. À titre d’exemple, les soldats de la dynastie salomonide deviennent volontaires avec le temps et ne nécessitent donc plus d’entretien, vous permettant ainsi de créer une armée aussi colossale qu’économique et prête à tout raser sur son passage. De leur côté, les Indiens peuvent organiser des expéditions pour contrôler des zones hors carte à l’Est et engranger différents bonus dont de l’or, ce qui leur confère un avantage stratégique non négligeable. Pour compenser de telles additions, AGEOD a rééquilibré les nations qui se trouvaient en bordure de carte, créant ainsi une dynamique différente sur l’intégralité du terrain du jeu.
Dans l’ensemble, ces mécaniques ne révolutionnent pas le système de jeu. Si vous n’accrochiez pas à son côté comptable et distant, Rajas and Tribes ne vous fera pas changer d’avis. Si en revanche Field of Glory : Kingdoms vous plait, ce DLC s’impose tant il renouvelle avec simplicité -et générosité- le plaisir de jeu.




2 scénarios bienvenus
En supplément de la campagne étendue (indépendante de la campagne originale qui existe toujours), Rajas and Tribes ajoute deux courts scénarios pour explorer les nouvelles mécaniques :
- Alexandre Nevsky retrace la défense de la Rus contre les chevaliers teutoniques et les Suédois en 1236. Un scénario de 40 tours.
- Guelfes et Gibelins dépeint le conflit politique et militaire qui a déchiré l’Italie en 1154, avec un Saint Empire Romain prêt à reprendre la botte aux mains de la papauté. Un scénario de 36 tours.




Si l’intérêt principal du jeu reste la campagne, que j’ai parcouru partiellement avec l’Empire chrétien d’Éthiopie et les Kalyani Chalukya, je m’aperçois une fois de plus que je préfère les petits scénarios. Et pour cause, ils permettent de s’amuser sur une échelle réduite, le temps d’une session de 2 ou 3 heures chacun, avec des résolutions de tours quasi instantanées, loin du traitement plus long de la grande campagne et de l’investissement qu’elle nécessite. Je suis sous le charme de ce format moins fastidieux mais parfaitement rejouable, au point d’espérer voir fleurir d’autres scénarios ou de plus petites campagnes.
Parmi les deux conflits ajoutés, je vous confesse ma préférence pour Nevsky, sur lequel je me suis senti plus libre, sur lequel j’ai dû affronter des tempêtes politiques de tous bords, là où ma conquête de l’Italie m’a paru suivre un chemin plus évident et moins semé d’embûches. J’ai vécu une véritable épopée, à défendre mon allié Suomi des assauts répétés du Danemark et de la Suède, avant de partir en croisade contre les chevaliers Teutons puis de défendre mes arrières, trahi par le dirigeant Suomi malgré le don de provinces réclamées. Grâce aux grands échanges et aux campagnes militaires nous étions au coude à coude avec le Teuton, à nous doubler puis nous redoubler au classement jusqu’à ce que j’écrase son empire et me distance de lui. C’était divin.




Du contenu gratuit pour l’occasion
La sortie du DLC s’accompagne d’un patch pour le jeu original qui ajoute deux surprises. À l’instar des Indiens, les nations Scandinaves peuvent dorénavant organiser des expéditions vers le nord pour obtenir des bonus. Mais la grosse nouveauté touche le cœur du jeu : AGEOD intègre enfin une « encyclopédie » des bâtiments qui permet de naviguer entre les 900 structures existantes pour comprendre les connexions entre elles, leurs rôles, leurs points clés. Vous voulez plus d’effectifs ? Tapez effectifs dans le champ de recherche et l’encyclopédie listera pour vous et en détail les bâtiments intéressants.
Les joies du nomadisme
Les mécaniques apportées par Rajas and Tribes rafraîchissent l’expérience du jeu original et pimentent les parties qui pouvaient par moment manquer de dynamisme. Il devient en effet plus facile, pour les nouvelles nations du moins, d’influer sur le classement, dorénavant plus volatil et capable de nous surprendre à chaque tour. Mais au-delà des modifications du système de jeu et de l’agrandissement général de la campagne, j’apprécie plus particulièrement l’addition des deux scénarios qui ont su m’accrocher et me donner envie de m’investir avec plus d’intensité dans Field of Glory : Kingdoms. Je rêve maintenant de scénarios additionnels ou de campagnes plus modestes, permettant d’explorer sans les temps morts de la campagne complète et dans un format plus concis le travail de titan abattu par AGEOD.
Page steam de Field of Glory : Kingdoms – Rajas and Tribes | Voir aussi : Test de Field of Glory : Kingdoms





