AAR Spirit Island | Premiers pas à 4 sur Nature Incarnate (2)

Suite et fin de l’AAR sur Spirit Island « Premiers pas à 4 sur Nature Incarnate ». Pour la première partie, cliquez ici. Un récit concis et différent de ce que je fais d’habitude, agrémenté des cartes pouvoirs obtenues au fil de la partie par les joueurs.

« Messieurs, nous arrivons enfin. Voici l’île tant convoitée par l’Empereur. Un trésor naturel, capable d’approvisionner en sel tout l’Empire de Habsburg et bien plus encore. Messieurs, une nouvelle vie s’ouvre à vous ! Les éclaireurs nous ont signalé la présence de gisements près des déserts, commençons par explorer ces secteurs. Et pas d’inquiétude pour les sauvages, ils ne sont d’aucun danger. Vive l’Empereur, et trinquons à cet incroyable projet ! »

Les explorateurs de Joseph 1er prennent leur tâche à cœur et les premières mines apparaissent déjà. Pourtant, à peine arrivés que les premières disputes éclatent. On entend des accusations de vol, ou de laisser-aller face à ce paysage de rêve. Plus inquiétant, des explorateurs disparaissent mystérieusement aux quatre coins de l’île.

« Partons explorer les montagnes, tous ces hommes ne peuvent avoir disparu ainsi… Mais n’oubliez pas pourquoi nous sommes venus et développez ces nouvelles régions ! »

Les disparitions frappent cependant de plus belle et ce sont maintenant des villages entiers qui finissent décimés. Des autochtones ont été repérés près d’une mine abandonnée, mais pas de trace d’eux sur les autres secteurs touchés. Inquiets, des habitants du nord de l’île préfèrent relocaliser leur village. Les premières rumeurs circulent sur la présence d’esprits maléfiques et de sorciers.

Les conflits au sein de la population continuent. Étonnamment, seul un quart de l’île, au sud-ouest, est touché. L’envahisseur réussit malgré tout à prendre place et ravager l’île peu à peu, non sans peine puisque sa progression se voit freinée par d’étranges phénomènes épars. La boue envahit le sud-est, entravant les plans des conquérants. Plus au nord, le soleil éclatant les oblige à rebrousser chemin. C’était sans compter sur les dahans, un peuple nomade, qui réussissent grâce à des rites étranges à freiner le développement dans les montagnes au nord de l’île.

« Bon sang, c’est à n’y rien comprendre ! Expliquez cela à l’Empereur, pour qu’il envoie des scientifiques lors du prochain voyage. Et partez explorer les jungles ! »

« Messieurs, malgré l’adversité nous avons réussi. Les jungles nous appartiennent et c’est une aubaine d’y trouver autant de sel. Je vous demande, au nom de l’Empereur, de redoubler d’efforts en prévision d’un nouveau cataclysme. »

Malheureusement, la densité de la végétation ne suffit pas à protéger les mineurs des puissants rayons de soleil qui s’abattent sur eux, ajournant l’opération majeure de minage et sauvant le territoire d’un inévitable ravage. Pas mieux au sud, où les ronces se mêlent à la boue, contenant ainsi toute tentative de travail.

« Envoyez de nouveaux explorateurs dans les jungles. Sept années à se donner un mal de chien sur ces terres maudites, je sais maintenant reconnaître les signes. Continuons ici, nos efforts vont payer ! »

Situation inquiétante pour les protecteurs de l’île. Un complexe minier s’apprête à anéantir tout effort défensif et sonner la fin du combat. Pour ne pas aider, six jungles vont subir, si aucune action n’est entreprise, deux ravages d’affilée en un seul tour. Et pour couronner le tout, les renforts du monarque sont en route pour occuper le reste de l’île.

Pourtant, un miracle va se produire. Les occupant d’une première jungle en viennent aux mains. La raison de la dispute, bien qu’inconnue, se doit d’être importante puisque la population en oublie les mines. La folie se déplace vers une seconde jungle, où les conditions météo piègent des travailleurs puis en effraient d’autres. Enfin, la providence finit son tour en apothéose avec un rayon de soleil destructeur frappant à moult reprises la jungle côtière au nord, réduisant la ville en cendres et emportant avec elle de nombreux explorateurs prisonniers des flammes. Loin d’être sous contrôle, la situation retrouve un semblant de sérénité.

Après un tel épisode, la nature reprend ses droits, effaçant partiellement les traces de désolation. Alors que l’expédition minière de Habsbourg s’approchait de la victoire, la folie sonore s’invite à l’intérieur du désert et provoque un ras-le-bol mêlé de délires chez l’ennemi. Les effectifs devenus fous s’éloignent, si près du but, et mettent un terme malgré eux à leur domination éphémère. Le sursis est terminé, l’île peut de nouveau respirer.

Profitant du calme ambiant, les mineurs se tuent à la tâche, espérant abattre une grande quantité de travail avant le prochain phénomène. Soudain, une lueur intense frappe la jungle et s’engouffre dans la mine, paralysant net les travailleurs à l’extérieur comme à l’intérieur. Ce phénomène se met ensuite à rétrécir, se condenser sous forme d’un rayon lourdement chargé, brûlant tout sur son passage. Interminable, cette tornade solaire rase la mine et les villages, effaçant toute trace de l’envahisseur dans la région.

À l’Ouest de l’île, les autochtones s’agitent. En vrais nomades, ils arpentent les régions et recrutent des troupes pour se préparer au combat face au rouleau compresseur Européen.

Dans le sud, la boue s’accompagne maintenant de vapeurs nauséabondes, repoussant les explorateurs vers une mort certaine, vers la chanson qui arpente l’île et achève de sa voix les hommes esseulés, devenus fous.

La tempête coloniale semble terminée. Un leurre ? Improbable. Les jungles pourtant régions fortes de l’envahisseur retrouvent leur luxuriante végétation. Le désert au nord, autrefois siège de l’opération sur l’île, apparaît défraîchi, sans âme. Et les montagnes, futures zones d’établissement de mines, font peine à voir. Mais la maison Habsbourg ne règne pas depuis des siècles sans raison et la méfiance s’impose.

La coalition entre esprits de la nature franchit donc un nouveau cap, éclatant les frontières de chacun pour bouter les intrus hors de l’île. Ils brisent le temps, agissant dans le passé pour mieux frapper le futur. Les ronces poussent de plus belle, sous les rayons éblouissants, sous les chants assassins. Les inondations surviennent, noyant les hommes et emportant leurs édifices. Les serviteurs de la providence travaillent de concert et affaiblissent une fois de plus les conquérants.

Une deuxième salve globale frappe l’île. L’ennemi s’effondre et la panique s’infiltre dans ses rangs. S’il lui reste le nombre, il ne s’agit que de troupes éparses plus intimidantes que dangereuses. Seule une ville tient encore debout. Le glas sonne aux quatre coins de l’île. Les colons effrayés sentent que la fin est proche, que la survie de leur expédition commencée il y a près de 26 ans ne tient plus qu’à un fil.

Le coup de ciseaux final arbore ses plus beaux photons, les rayons de soleil éclairant avec une intensité sans égal les derniers vestiges urbains. Face à ce spectacle aussi terrifiant qu’aveuglant, l’envahisseur passe en alerte maximale alors que la dernière ville subit l’invasion d’une nuée de sauterelles affamées.

C’est fini. L’expédition minière de Habsbourg n’est plus en mesure de continuer son opération, faute de structures en état et de moral au beau fixe. Terrifiés, les survivants embarquent en direction de leur pays, laissant derrière eux ces terres en parties désolées, ces villages épars. Mais la providence semble dotée de solutions pour aider la nature à reprendre possession des lieux. L’île oubliera bientôt ce fâcheux évènement.

Victoire au tour 7 par élimination des villes (terreur niveau 3).

Un premier contact avec l’extension positif et une partie plus facile que prévue, si l’on omet le malheureux enchaînement de faits qui a surpeuplé le désert en F8 et doublé les actions dans les jungles. À part ce moment particulièrement vicieux, nous avons toujours eu la tête au-dessus de l’eau et je suis content d’avoir opté pour un AAR narratif plutôt que technique (il aurait certainement manqué d’intérêt).

A bientôt pour un prochain voyage dans les îles !

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