Test | Headquarters : World War II – Market Garden

6 mois après avoir foulé les terres Normandes, Headquarters World War II revient pour vous parachuter aux Pays-Bas avec un premier DLC traitant de l’opération Market Garden. Une première campagne Britannique que j’accueille avec plaisir, ayant trouvé le jeu original certes léger et perfectible mais également agréable. Proposé à un tarif convenable, moins de 10€, la balade vaut elle le détour ?

Pardon, Sir…

Je tiens dans un premier temps à faire mon mea culpa. J’ai en effet relayé avec enthousiasme, peu après la sortie, les promesses des développeurs quant à l’amélioration de l’ia pour le mode escarmouche, qui reste malheureusement toujours un sujet sensible. L’ia a certes subit des améliorations, mais pas assez pour la considérer comme un véritable adversaire. Il faut donc se contenter des campagnes qui se laissent jouer grâce aux différents scripts, ou à l’escarmouche face à des joueurs humains car le jeu s’y prête bien (Slitherine organise à ce sujet des tournois réguliers, si cela intéresse certains parmi vous).

A British Campaign, Sir !

C’est à travers 8 missions aux commandes d’un groupe Britannique que le DLC vous immerge dans cette opération infructueuse, de Valkenswaard à l’opération Berlin (qui contre toute attente s’est déroulée à Arnhem). Deux objectifs principaux : libérer les villes sur votre passage et sauver les parachutistes alliés égarés, face à une résistance Allemande qui gagne progressivement en intensité. Comme sur Headquarters : World War II, divers objectifs secondaires agrémentent les scénarios pour apporter à la fois un défi tactique supplémentaire et une saveur particulière à ces derniers. Mais passé la promenade de santé initiale due à l’effet de surprise, la situation se corse dès la troisième mission avec l’arrivée de contre-attaques Allemandes de plus en plus féroces qui vous accompagneront pour le reste de la campagne et freineront la progression de l’opération. Dépeindre un échec historique de façon ludique relève d’un délicat exercice d’équilibriste, que je trouve ici amené de façon cohérente. Sur la base de petites victoires qui contribuent à l’intérêt du wargame tactique, la perte de puissance générale se ressent au fil des missions, avec une terrible inversion du rapport de force sur les dernières.

Hand-crafted like tweed, Sir !

Après une mission d’introduction qui ressemble davantage à un bref prologue qu’à un vrai scénario, le jeu enchaîne sur une bataille urbaine, la libération de Eindhoven. On y découvre une carte travaillée, tant sur la réflexion tactique que sur le plan artistique, avec une ville au style architectural local et bien sûr, son canal. Le jeu alterne ensuite entre des batailles urbaines, comme dans les ruines de Nimègue, et des affrontements plus ruraux (Battle of Son, Eist assault), toujours avec un soin apporté à la conception des cartes, que l’on se fait un plaisir à admirer et analyser. Dans l’ensemble, les missions s’avèrent bien réalisées et plaisantes à jouer, pour peu que l’on adhère au système du jeu original, à ces dialogues clichés, arborant ici un bel accent british, et à ce style hollywoodien qui lui colle à la peau. J’émets cependant des réserves sur la difficulté générale du DLC, où l’on réussit avec aisance la majorité des scénarios avant de rencontrer un pic assez rude sur la fin. Au-delà d’une difficulté qui peut sembler déséquilibrée, ce pic fait surtout ressortir les artifices utilisés pour donner vie à la campagne. On relance donc la mission en sachant que tel ennemi se situe là, qu’un script va s’enclencher à tel endroit… Et cela renforce l’impression de résoudre un puzzle plutôt que partir en mission. Une touche finale décevante qui entache sensiblement l’expérience jusque là agréable.

Market Garden n’est d’ailleurs dans l’ensemble qu’un simple pack de missions sans grande prétention. En dehors d’une dizaine d’unités adaptées au nouveau thème et des modèles 3D architecturaux nécessaires pour un voyage en Hollande, additions que vous retrouverez dans l’éditeur et dans le mode escarmouche, ce module n’ajoute ni ne modifie rien en terme de mécaniques. Si le front Normand vous est tombé des mains, il y a peu de chances que l’univers des Tulipes vous accroche davantage. À l’inverse, si vous avez passé un bon moment sur les campagnes du jeu de base, vous pouvez entamer les yeux fermés cette prolongation réussie qui vous occupera une bonne dizaine d’heures.

Mission accomplished, Sir !

En sa qualité de simple campagne, Market Garden ne révolutionnera ni le wargame, ni le système Headquarters World war II. S’il ne séduira pas non plus le public déçu -ou non visé- par le jeu original, il amusera cependant l’amateur de ce Beer & Pretzels grâce au réel travail de fond dont il a bénéficié. Un DLC qui reste dans sa zone de confort, mais un DLC réussi.

Intéressé par Headquarters : World War II – Market Garden ? La page steam du dlc. Vous ne connaissez pas le jeu original ? Je vous invite à lire mon test.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *