Test | Scramble : Battle of Britain

Découvert en juin lors du Steam Next Fest, Scramble : Battle Of Britain a pris fin octobre son envol pour 1 an d’accès anticipé. Un titre que j’accueille avec curiosité, ayant apprécié les bases établies par la démo et me demandant comment Slitherine allait construire un jeu complet avec.

La Bataille d’Angleterre au tour par tour

Scramble : Battle Of Britain simule les affrontements survenus entre la Luftwaffe et la Royal Air Force de juillet à octobre 1940. Une guerre aérienne de grande ampleur, responsable de la destruction de près de 4000 avions et théâtre idéal pour modéliser cet élégant jeu de tactique au tour par tour. Une élégance visuelle d’abord, le titre optant pour une esthétique épurée mais soignée où les tracés colorés de votre danse se fondent à merveille avec le vide ambiant que représente le ciel surplombant la manche. Élégance mécanique également, où la simplicité extrême des contrôles côtoie profondeur tactique et belle courbe de progression.

Plan de vol

Le temps de l’accès anticipé, Scramble : Battle Of Britain se concentre sur les affrontements tactiques à travers deux modes de jeu.

L’escarmouche, sous différentes formes, met en scène des configurations de combat variées. Duel de chasseurs avec l’ennemi à 12 ou 6h, batailles entre escadrilles de tailles variables, attaque de bombardiers… Ces dogfights représentent le cœur du jeu, présenté ici dans son plus simple appareil. Un générateur de missions à disposition des joueurs permet en outre de personnaliser une bataille, avec le réglage du nombre d’avions, jusqu’à 4 par camp, des conditions horaires et climatiques, le choix du camp joué…

Le mode Squadron Leader ajoute une couche de gestion et de roguelike aux batailles. Le but : tenir 30 jours -et amasser un plus gros tableau de chasse que la Luftwaffe- avec un groupe de 12 pilotes aux compétences et caractères variés. Vous constituerez les deux escadrilles de 3 avions chargées de patrouiller quatre fois par jour, puis procéderez à des rotations régulières afin de préserver vos pilotes d’un état de fatigue avancé. Lorsqu’une patrouille entre en contact avec des avions de la Luftwaffe, une bataille commence. Au-delà du simple objectif de neutralisation de l’ennemi, il vous faudra préserver vos pilotes des blessures -sous peine d’une immobilisation temporaire- ou de la mort. Moi qui ne comprenais pas l’intérêt du bouton pour s’éjecter lors de l’essai de la démo, tout s’éclaircit enfin !

Pour finir, un mode campagne plus fourni est actuellement en développement. On ne sait rien de lui à ce jour, si ce n’est qu’il intègrera une composante stratégique plus importante que les modes actuels. Sa sortie signera la fin de l’accès anticipé.

Pas de licence pour mieux virevolter

La prise en main de Scramble est d’une simplicité enfantine. Le jeu démarre dans les airs, évitant les manœuvres de décollage ou d’atterrissage, et se déroule au tour par tour simultané, laissant au joueur le temps pour programmer les prochaines secondes du combat. Réglage des gaz (arrêt, moyenne ou pleine puissance), du roulis puis du tangage et c’est fini ! Pour vous assister, le jeu affiche en temps réel la trajectoire que prendra votre avion ainsi que celles des autres aéronefs et indique les potentiels effets néfastes comme une grosse quantité de G ou le risque de décrocher. En cas de rencontre probable avec un hostile, il vous suffit d’activer ou non vos canons, auquel cas la trajectoire affiche également les prévisions balistiques et vos chances de toucher votre cible. On fait difficilement plus commode.

Commence maintenant une danse tourbillonnante où l’on tente de surclasser son adversaire pour le finir d’une rafale bien placée. Bonne nouvelle : malgré des contrôles basiques Scramble : Battle Of Britain cache sous son capot un moteur proche d’une simulation. Il intègre des notions de physique et d’aérodynamisme qui, soutenues par un système de dégâts complet, influent sur le comportement des avions et des pilotes pour fournir de bonnes sensations. Également soumises aux lois terrestres, les balles de vos canons seront capables de déclencher des fuites ou des incendies de radiateur, réservoir ou moteur. Elles déchireront la carlingue des avions ennemis et arracheront les éléments majeurs de leur structure, comme les gouvernes, modifiant ainsi l’aérodynamique de l’engin et générant de lourdes complications. Les pilotes subiront quant à eux les effets de la gravité (jusqu’à l’inconscience), de la fatigue et des coups de panique lorsque les balles sifflent à proximité ou que les alliés tombent au combat.

Une formule déroutante à laquelle j’ai rapidement pris goût mais qui peut nécessiter du temps pour être appréciée. Il faut s’adapter au rythme du jeu qui privilégie la réflexion plutôt que la dextérité et à son style de contrôle arcade et assisté qui camoufle un certain réalisme. Facile à apprendre mais dur à maîtriser, le Scramble… Heureusement, l’interface et les contrôles généraux (sélection de cible, changement d’avion, vue fantôme…) font preuve d’intuitivité, à la souris comme à la manette, et permettent d’analyser avec aisance et sous tous les angles la situation. Pour ma part je trouve son rythme excellent. On ressent grâce au tour par tour simultané le chaos et l’intensité des combats aériens, sensation exacerbée lors de batailles avec plusieurs avions sous notre contrôle. Puis en fin de partie, un mode replay contrôlable retranscrit l’intégralité du combat, nous laissant admirer au passage l’oeuvre dessinée au fil de la bataille par les différents protagonistes.

Malheureusement, l’ia reste encore perfectible à l’heure où j’écris ces lignes (novembre 2024) et malgré mon piètre niveau dans le domaine aérien je gagne la majorité des affrontements. Cela n’enlève en rien au côté gratifiant de réussir une belle manœuvre suivie d’un tir bien placé, raison pour laquelle il faut absolument jouer à Scramble, mais si le jeu souhaite tenir sur la durée il devra rapidement proposer des défis plus corsés. Cela tombe bien, c’est prévu !

Programme de l’accès anticipé

La version actuelle de Scramble pose les bases pour un titre réussi mais manque encore de contenu. Malgré les dizaines de situations proposées, l’ensemble se ressemble et gagne à être étoffé avec de la variété. Hormis le mode campagne qui ajoutera de la consistance, le jeu verra au fil des mises à jour l’arrivée de nouveaux avions, pilotes et d’un mode multi-joueurs prometteur. Il subira également différentes améliorations, avec pour cible prioritaire l’intelligence artificielle. Enfin, l’équipe de développement est proche de sa communauté et prévoit d’ajouter des fonctionnalités demandées par cette dernière.

Un survol de la manche, ça vous dit ?

Scramble : Battle Of Britain me plaît. Un jeu accessible, à la fois terriblement tactique et relaxant, sur lequel je prends un plaisir fou à virevolter de concert avec mes ennemis en admirant les jolis effets de lumière qui ornent la manche.  Mais en raison d’un contenu encore trop léger pour compenser ses mécaniques simples, je ne le recommande en l’état qu’à ceux qui recherchent pour leur ludothèque un titre tactique adapté à de courtes sessions de jeu ou aux fanas de perfectionnement capables de rejouer aux mêmes situations ad vitam dans le but de devenir de redoutables pilotes.

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