Vous connaissez les city builders. Vous connaissez aussi les deck builders. Mais connaissez-vous les deck builders city builders ? Voilà un mélange osé signé JRB et répondant au doux nom de Caemdale, que je vous propose de découvrir à travers ce bref article.

Note : Faute de budget suffisant, JRB s’est servi de l’IA pour générer le visuel des cartes. Sujet clivant oblige, je me dois de vous faire part de cette information.
Des pièces et des armes !
Bon, Caemdale est avant tout un deck builder. Mais cette fois, vous organisez votre jeu de cartes afin de construire des bâtiments, progresser sur le plan social et défendre votre royaume. Le but : construire tous les édifices prestigieux dans le délai imparti (en nombre de tours) en survivant bien sûr aux assauts incessants de vos ennemis.
Caemdale tourne autour d’une base très simple. Votre deck initial est composé de cartes “pièce de bronze” et de militaires, que vous pouvez soit activer -si la carte le permet- soit dépenser pour investir des points d’argent ou de force dans le projet souhaité.
Au centre de l’écran, divers chantiers apparaissent aléatoirement et pour un temps limité. Vous pouvez les achever en allouant les points de force et d’argent requis, ce qui aura pour effet de débloquer une carte spéciale qui apparaîtra régulièrement au marché. Un marché où les cartes sont gratuites, qui vous laisse l’entière liberté d’étoffer votre deck ou non. Ces cartes apportent de nouvelles capacités, améliorent les existantes ou permettent de gérer votre deck de différentes façons (destruction de cartes, duplications…). C’est ici, et sur le même principe, qu’apparaîtront les bâtiments prestigieux qu’il faudra construire de façon impérative sous peine de perdre la partie.
Vous pouvez sinon dépenser ces mêmes points pour évoluer sur les 2 pistes progrès déterminées aléatoirement au début de votre partie. Ces dernières, sans condition de durée, débloquent à chacun des 3 paliers des cartes ou des capacités pour développer votre moteur de jeu et créer des synergies en rapport avec le thème des pistes. Par exemple, progresser sur la piste religion améliorera l’efficacité de vos cartes de type religion jusqu’à rendre leur action spéciale gratuite. Car oui, si dépenser une carte pour sa valeur ne coûte rien, vous êtes par défaut limité quant au nombre d’activations réalisables pour chaque main de cartes.
Enfin, deux menaces pèsent sur votre royaume. Une menace extérieure, les raids ennemis, qui requièrent des points de force pour être repoussés. Ne pas vaincre un raid dans les temps ajoutera à votre deck une carte ruine qui alourdit votre jeu, et X échecs vous feront perdre la partie. Mais à l’intérieur votre peuple gronde également et organise révolte sur révolte. Toujours sur la même idée de points force et argent à allouer dans un temps limité, vous devez étouffer ces dernières sinon elles généreront le malus indiqué à votre jeu.
Il reste cependant une particularité. Au fur et à mesure de votre progression les progrès, bâtiments et menaces requièrent de plus en plus de moyens pour être gérés. Il faut donc veiller à améliorer vos cartes pièces et vos soldats pour les rendre plus efficientes. Regroupez 3 pièces de bronze depuis votre main pour les transformer en une pièce d’argent, puis répétez ce schéma pour transformer vos pièces d’argent en or puis en platine. Pour les militaires le principe est le même, avec des cartes “instructeur” en plus pour activer la transformation. Cette manipulation dynamise le deck avec les pertes de cartes qu’elle engendre et apporte de l’intérêt au marché, qui devient un véritable allié lorsqu’il nous offre les cartes convoitées. Pour accompagner cette mécanique, le marché indique sous chaque carte proposée le nombre présent dans votre deck, une fonction très pratique pour optimiser du mieux possible ce dernier.


Amusant mais limité
Il en ressort une formule plutôt sympa et engageante. On se sert avec justesse depuis le marché afin d’améliorer nos cartes et peaufiner notre deck sans trop l’alourdir. On joue les équilibristes, tantôt bâtisseur tantôt pompier, pour évoluer au rythme suffisant tout en contrôlant les menaces qui se présentent. On ressent bien ce dilemme faute de pouvoir agir partout et en ce sens, l’ensemble se veut réussi. Les synergies apportées par les cartes et les progrès apportent pour leur part une dimension stratégique supplémentaire, bien que le jeu reste direct dans son déroulé. Malheureusement, on en fait très vite le tour.
La faute, dans un premier temps, à un système de jeu binaire qui s’avère vite redondant. On attribue des pièces par ci, des forces par là, la quasi totalité du temps de jeu. Mais pour ne pas aider, Caemdale possède seulement 50 cartes. C’est très peu si l’on considère que le deckbuilder moyen en intègre plusieurs centaines. Il s’agit après tout d’un nombre nécessaire pour densifier l’aspect stratégique du jeu et renouveler les situations. Avec peu de cartes, on perd forcément en richesse. Malgré l’aléa dans l’apparition des bâtiments, principaux fournisseurs de cartes, on retombe vite sur les mêmes mains d’une partie à une autre. Et l’on se retrouve donc à faire la même chose malgré les facteurs de variabilité énoncés plus haut qui, malheureusement, ne rafraîchissent pas assez l’expérience. Avec des parties avoisinant les 30 minutes, on se lasse au final en une poignée d’heures tout au plus. Ajoutez à l’équation une difficulté relevée passé le niveau intermédiaire et vous obtenez un jeu pour public averti. À la condition de supporter la répétition et le défi, vous chercherez peut-être à grimper le long des 4 niveaux de difficulté à débloquer au fur et à mesure, ou à tenter les succès steam. Mais peu de chance que vous y consacriez plus de 2 ou 3 soirées.
Si j’ai pu jouer dès maintenant à une version offerte par l’éditeur, Caemdale sort le 14 novembre et l’on ne connaît ni son tarif ni le suivi prévu. À petit prix et pour un plaisir éphémère le jeu vaudra peut-être son pesant de pièces de bronze. Mais faute d’en savoir plus, difficile pour moi de le recommander pour l’instant.
Page steam du jeu | Tarif inconnu | Intéressé par les deckbuilders ? Je vous invite à lire les tests de Fight in Tight Spaces, As We Descend, Knock on the coffin lid et Deathless.