Après avoir apprécié Terminator : Dark Fate – Defiance puis son premier DLC, je me jette naturellement et avec enthousiasme sur Uprising, dernier contenu additionnel en date fort attendu par la communauté du jeu.
Uprising ajoute en effet à ce sympathique STR un mode conquête dynamique où les différentes factions du titre original se battent pour le contrôle des USA, scindés ici en 22 secteurs. Meneur d’un ambitieux petit groupe allié au Mouvement, votre quotidien alterne dorénavant entre phases stratégiques et batailles tactiques jusqu’à la libération du secteur opposé, la forteresse de la Légion, ou l’élimination du Cartel.


Le volet stratégique de Terminator s’étoffe (un peu)
Si vous connaissez le jeu original, vous reconnaîtrez à quelques détails près la phase stratégique. Tout en respectant le budget humain et financier qui vous est alloué, vous gérez lors de cette étape le développement et l’entretien de votre armée. Soin et ravitaillement des troupes existantes, achat d’équipement pour ces dernières, déblocage de compétences -au choix- pour celles qui ont gagné un niveau et investissement dans de nouvelles unités pour remplacer les pertes ou simplement vous renforcer. Le catalogue d’unités et d’équipements disponibles, dérisoire au début, s’ouvre selon les régions que vous contrôlez. Vous vous étendez ainsi, alléché tantôt par la localisation du secteur, tantôt par les récompenses qu’il octroie. Et plus vous agrandissez votre territoire plus votre budget augmente également. Vous n’aurez cependant guère de peine à le dilapider chaque jour, entre le recrutement exponentiel de troupes et les coûts d’entretien qui grimpent en flèche. Un mal nécessaire pour faire face aux batailles de plus en plus exigeantes… Pirouettes scénaristiques mises à part, car non, il ne s’agit pas à 100% d’une campagne bac à sable, plus vous approchez de votre but plus vous vous confronterez à un mur défensif à la hauteur de l’enjeu. M’enfin, évitez quand même de vider totalement vos caisses. Bien qu’il soit possible de rester passif un jour (tour) pour renflouer le compte en banque, ou de lancer des missions de ravitaillement pour combattre appauvri, vos adversaires en profiteront pour glaner un peu d’avance.
Une fois prêt vous revenez sur la carte des États-Unis pour choisir la prochaine région à attaquer ou, si une menace se présente, à défendre. Parce que vous avez beau chercher à vous étendre, les autres feront de même, chacun avec ses petites spécificités. Par exemple, la Légion pourra attaquer en profondeur pour viser une région clé plutôt que le secteur secondaire avec qui elle partage une frontière. Ces régions majeures jouent un rôle primordial, celui de QG. Et toute faction sans région clé se verra éliminée illico presto ! Les maraudeurs apprécieront de leur côté les régions secondaires isolées, qui passeront immédiatement sous leur joug. Ce monde vit silencieusement mais demeure actif et des changements globaux s’opèrent chaque jour (tour). J’apprécie d’ailleurs le fait qu’un secteur qui attaque un autre peut se voir affaibli le tour suivant, signe d’une bataille lourde en pertes et d’une opportunité à saisir.






Myriade d’escarmouches pour le volet tactique
Le volet combat s’apparente ni plus ni moins à une escarmouche (une région = une carte) dont les objectifs varient de façon aléatoire parmi 5 types différents (domination, élimination…) et intègrent des défis optionnels plus ou moins narratifs pour obtenir des récompenses additionnelles. Quel que soit le type d’affrontement, l’idée maîtresse consiste à vider les réserves de l’autre camp pour le priver de renforts, tout en gérant avec soin ses propres forces. Il s’agit là du coeur du jeu, 90% de votre temps devant l’écran, et il se révèle toujours aussi prenant malgré les changements de rythme liés à votre progression.
En effet, comme les débuts se révèlent chiches en options et en unités, les premiers affrontements s’avèrent peu palpitants ou adaptés au système de renforts. S’il est possible de récupérer en combat des véhicules abandonnés sur chaque carte pour étoffer prématurément votre armée, il faudra attendre plusieurs duels pour personnaliser votre jeu et réellement entrer dans le vif du sujet. J’adhère pour ma part à cette idée de construire son armée de zéro, de démarrer avec 3 pelés et 2 boîtes de conserve à préserver comme si notre vie en dépendait. La campagne est plutôt longue, environ 20 heures de jeu et une quarantaine d’escarmouches pour un joueur moyen. Elle offre son lot de batailles épiques et peut bien se permettre de commencer en douceur.
On retrouve vite cet appréciable équilibre entre intensité et délicatesse tactique propre à Terminator : Dark Fate – Defiance. Ce plaisir de tracter avec précipitation des tourelles aux quatre coins de la carte, de contourner son adversaire dans le feu de l’action, de lui tendre des pièges sous forme de champs de mines ou de grenades iem, et de détruire avec la satisfaction d’un tir bien placé les modules de ses véhicules pour prendre l’ascendant. Le tout sans prérequis en dextérité, Terminator se jouant très bien avec la pause active. Et que dire de cette ambiance, pleine de tension et de spectacle, ici sublimée par la crainte de perdre vos meilleures unités alors que les affrontements s’enchaînent !




Petit budget, petit DLC
Dans l’ensemble, cet hybride entre campagne légèrement scénarisée et escarmouches fonctionne bien. Le plaisir est intact, tant au niveau stratégique que tactique, et la plupart des fans de Terminator DFD devraient trouver leur compte sous réserve d’accepter qu’il s’agit d’un petit DLC à 10€ et non d’une extension complète.
Car on peut lui faire quelques reproches, à ce cher Uprising. Ma principale déception : une seule faction de jouable. Après l’amusant We Are Legion, j’aurai aimé jouer les prolongations avec la faction des machines et son système de fabrication d’unités à base de plans personnalisables.
Il ne faut pas non plus vous attendre à une avalanche de nouveau contenu. À l’exception du mode conquête (et c’est déjà pas mal), le DLC ajoute 4 cartes, 3 unités et une poignée d’améliorations à équiper. Une légèreté en adéquation avec le tarif, seulement je suis plutôt du camp qui préfère les extensions conséquentes aux additions plus économiques qui peuvent laisser sur notre faim. Et en ce sens Uprising peut donner cette impression, comme si les développeurs n’avaient pas confiance en leur idée et n’ont pas osé la pousser jusqu’au bout, quitte à la proposer à 15 ou 20€. La campagne se contente d’enchaîner les phases stratégiques et tactiques sans chercher à innover au risque de paraître rudimentaire. Il aurait par exemple été intéressant d’user de diplomatie ou de commerce, de lancer des assauts combinés, de partir en reconnaissance, en sabotage, ou encore de fortifier les secteurs sous notre contrôle. Ce dernier point est d’autant plus important car si l’ia vous attaque en simultané sur 2 lieux, vous ne pouvez en défendre qu’un et perdez donc l’autre.
Cela se ressent aussi en combat, où l’IA pourtant correcte de base a tendance à foncer un peu trop sur vous au lieu de s’adapter aux problématiques de chaque escarmouche et jouer plus défensif. Il en résulte des affrontements localisés sur 2 ou 3 points, le temps de vider les réserves de l’ennemi, avant de libérer avec nonchalance les autres secteurs dorénavant sans défense pour plier le match. La difficulté vient davantage de sa puissance de feu que de sa maîtrise tactique.
Enfin, Uprising manque un peu de variabilité. La situation de départ reste la même à chaque partie et les secteurs gardent toujours la même carte. Pour peu que l’IA tienne absolument à récupérer tel secteur en particulier et vous inflige donc plusieurs batailles à la suite au même endroit, vous allez les sentir passer les 40 ou 50 combats. À ce sujet, la défense d’un lieu diffère peu d’une attaque, même sur les régions majeures. Exception faite d’une garnison non contrôlable et d’un rythme centré sur des vagues assaillant de part et d’autre le QG, il s’agit de batailles classiques. Faute de pouvoir fortifier un secteur, j’aurai apprécié la possibilité de préparer des défenses, ou à minima de pouvoir commencer avec des blindés au lieu de devoir attendre les renforts. Tous ces éléments pris ensemble ajoutent à l’équation un inévitable sentiment de répétition. Et à moins d’être un fan inconditionnel du jeu et de vouloir tester chaque option, il est probable qu’une seule campagne suffise à vous rassasier.




Une bonne addition malgré tout
M’enfin, je m’emballe et me dois de rappeler que je parle d’un DLC vendu 10€. En remettant les choses en perspective, Terminator : Dark Fate – Defiance : Uprising est un chouette DLC. Un DLC pas révolutionnaire, qui se repose peut-être un peu trop sur ses acquis, mais un moyen convenable de prolonger les hostilités pour qui apprécie le système du jeu. La base est bonne et je la recommande, bien que j’espérai quelque chose de plus conséquent.
Page steam du DLC | Tarif : 9.75€ | Test du jeu original, mentionné dans mon top 2024, et critique de We Are Legion