Quelle joie de poser enfin mes mains, après 4 ans d’attente, sur l’extension The Awakening de Labyrinth, rééditée fin 2024. Grâce à sa nouvelle mécanique d’éveil et de réaction du peuple, elle sollicite le plateau de jeu dans son intégralité, atténue l’importance des jets de dés et ouvre la voie à de palpitantes luttes d’influence autour du globe. Indispensable tant elle apporte au jeu, je vous propose de la découvrir dans les grandes lignes à travers un récit qui dépeint de façon concise ma dernière partie en solo.
Rappel : Pour le solo je préconise l’utilisation de l’application java gratuite –téléchargeable ici– qui fluidifie la gestion de l’automa. Vous ne connaissez pas Labyrinth : The War On Terror ? Vous pouvez en apprendre plus sur cet excellent -et clivant- jeu en lisant ma critique rédigée pour agorajeux, le principal point à connaître pour comprendre ce récit étant que les cartes peuvent être jouées pour leur évènement ou pour effectuer une action de faction à hauteur de leur valeur. Particularité : en jouant une carte aux couleurs de l’adversaire pour sa valeur, l’évènement sera également activé.
17 Décembre 2010, dans une réalité alternative
J’ai choisi pour cet AAR le scénario Printemps Arabe. Après une première défaite côté US face à des djihadistes qui ont su instaurer un califat -nouvelle mécanique- en Afghanistan et au Pakistan, je retente le même scénario, bien décidé à ne laisser aucun répit à l’automa (avec au passage une difficulté revue à la baisse…).
Rappel des objectifs : en tant que joueur US, je dois rallier des pays musulmans de sorte que 12 ressources soient produites par des pays alliés possédant une bonne gouvernance, ou que 15 pays bénéficient d’une gouvernance bonne ou correcte. La troisième option, l’élimination de toutes les cellules terroristes, ne compte pas en solo. Quant au djihadiste, il doit comptabiliser 6 ressources de pays sous le régime islamique avec au moins deux pays de ce type adjacents, rendre 15 pays en mauvaise gouvernance ou faire un attentat à l’arme de destruction massive aux Etats-Unis.
En raison de la présence de troupes US de l’autre côté de la frontière, des protestations éclatent en Syrie et enfoncent peu à peu le pays vers la radicalisation. Une bien mauvaise nouvelle si l’on considère le stock d’armes de destruction massive possédé par le pays. La situation n’est guère plus rassurante au Pakistan, où 2 cellules terroristes tentent un jihad, qui se soldera heureusement par un échec.
Je possède une main intéressante, ou du moins improbable, sans un seul évènement ennemi. Malgré mon souhait d’être ferme, et la possibilité grâce à la carte Hagel d’adopter une posture dure, je préfère bénéficier de mon soft power pour retirer 4 troupes d’Afghanistan, pays en changement de régime. Ce repli partiel me coûtera 2 points de prestige et rendra plus difficile la guerre des idées que je compte entreprendre, mais j’évite ainsi un délicat bourbier tout en gardant une présence “au cas où”. Me voilà tout de même dans une sale position, avec à la fois un faible prestige et une posture en totale opposition par rapport au reste du monde. Mes deux priorités : rallier le monde à ma cause et remonter dans l’estime des autres nations pour faciliter les futures opérations d’influence. Je joue donc comme seconde carte Maersk Alabama, pour son évènement, afin de bloquer l’arrivée des Pirates mais surtout remonter à 4 de prestige.
La crise frappe cette fois la Corée, avec des échanges entre Pyongyang et Séoul près de leur frontière. En véritable gendarme du monde, me voilà contraint d’y envoyer des troupes (plateau hors carte), opération vue d’un sale œil par la Chine qui se décide à creuser le fossé diplomatique en adoptant une posture opposée à la mienne. Profitant de cette aubaine, le djihadiste renforce sa présence en Afghanistan. 5 cellules dormantes dans le secteur, signe annonciateur d’une opération de grande ampleur visant à renverser le gouvernement actuel.
Action réaction, j’utilise mes deux cartes du tour pour tuer le plan ennemi dans l’œuf, en révélant puis éliminant 2 cellules. Gain de l’opération : 2 points de prestige et le sauvetage temporaire de l’Afghanistan.
Malheureusement, les terroristes s’exportent vers le Maghreb et profitent de l’opération Serval menée par la France au Mali pour générer une guerre civile en Algérie et en Tunisie. Faute de troupes sur place, je compte sur une faible milice -le pion bleu- pour faire rempart à la montée de l’extrémisme.
Exploitant la démocratisation des smartphones, mon adversaire instille auprès du peuple Afghan un sentiment d’hostilité envers l’occident (+1 marqueur réaction). Je profite de cette même technologie pour réveiller ce peuple à l’avenir incertain (+1 marqueur éveil) puis enfonce ensuite le clou grâce au déploiement de Facebook, éveillant davantage le pays et irradiant une lueur d’espoir vers le Pakistan et l’Asie centrale (+1 marqueur éveil à chacun). Ces marqueurs relèvent d’une grande importance puisqu’ils poussent progressivement le pays vers une alliance avec l’un des deux camps, sans l’utilisation des guerres d’idées ou des jihads.
Le djihadiste se déploie de nouveau en Afghanistan, étouffant en parallèle les protestations au Pakistan (suppression du marqueur éveil). J’entame pour ma part une session d’influence et rallie la France à mes côtés (+1 point de prestige et lissage des relations internationales). Puis je décide de garder ma dernière carte, SCAF, pour le tour suivant. Dans l’idée, je souhaite empêcher le basculement soudain de l’Afghanistan vers le régime islamique, préférant une lente descente que je freinerai grâce à cette carte puissante.
Fin du premier tour. Mon prestige reste à 7 mais les finances des djihadistes baissent à 4. Encore un petit effort et je les muselle en limitant leur capacité de recrutement. Vient pour finir l’étape de polarisation, avec l’évolution de la guerre civile en Algérie/Tunisie où le djihadiste prend l’ascendant et élimine la milice. Mes intérêts se situant ailleurs, je deviens pessimiste quant à l’avenir de ces deux pays…
Névralgie militaire aiguë
Les djihadistes continuent de recruter en Afghanistan. Avec maintenant 8 cellules dormantes dans le secteur, le déclin est inévitable. L’islamisme gagne ensuite l’Égypte, avec la victoire aux élections du parti des frères musulmans, générant une réaction en cascade au Pakistan et en Afghanistan.
Je possède cette fois une main à tendance islamique, sans carte US si l’on omet celle conservée du tour précédent. Si j’ai bloqué les pirates grâce au Maersk Alabama, il me faut trouver comment limiter les dégâts des trois autres évènements favorables à mon ennemi.
Je commence par donner un gros coup de pied là où ça fait mal. Quitte à laisser l’Afghanistan aux mains des terroristes, je joue SCAF pour lui balancer des rondins sur son passage. Neutralisation immédiate de la totalité des cellules djihadistes dans le pays, au prix d’une lourde réaction du peuple (+8 marqueurs). Un joli coup. L’Afghanistan sombrera dans le régime islamique, mais au fil du temps plutôt que soudainement. Après ce nettoyage massif les djihadistes se retrouvent avec une faible présence sur le terrain, qu’ils compenseront difficilement au vu de leurs finances. L’arrivée de Ayman al-Zawahiri à la tête de Al Qaeda n’arrangera pas la situation, réduisant leurs moyens à 3 et donc leur potentiel de recrutement à 5 cellules seulement.
Au tour de l’Iran de se réveiller, avec malheureusement pour moi des penchants islamiques. Un bonne nouvelle pour mon adversaire, car grâce à son stock, même faible, d’armes de destructions massive, l’Iran est une cible de choix pour le djihadiste. Faut-il encore qu’il réussisse à prendre le contrôle du pays, qui lui inflige pour l’occasion une réduction supplémentaire de ses finances.
Je continue ma propagande auprès des pays Européens, visant en priorité ceux qui s’opposent à ma vision. Après la France, c’est au Royaume-Uni d’adopter une politique douce, basculant ainsi la posture internationale en ma faveur. Entre ça et mon prestige qui passe à 9, je me trouve en meilleure position pour influencer les pays musulmans. J’enchaîne par une opération discrète en Afghanistan, l’évènement Al-Maliki, retirant mes troupes afin de sortir le pays du changement de régime. Double gain : le pays redevient influençable et avec seulement 4 troupes engagées je passe en guerre de faible intensité, m’assurant un tirage d’une carte supplémentaire en début de tour alors que le djihadiste en difficulté risque de n’en tirer que 7 faute de fonds suffisants.
Mon ennemi se trouve maintenant face à deux priorités. Remonter à coup de complots et attentats ses finances qui l’étouffent, puis créer une disparité diplomatique entre moi et le reste du monde pour freiner mes futures opérations d’influence. Grâce à un groupe de hackers, il convainc l’Inde d’adopter une posture dure à l’égard du terrorisme et ainsi penser à contre-courant de l’Europe et des USA. Cela ne suffira pas. Grâce à mes solides capacités d’influence, je stabilise la gouvernance des pays du Golfe. Les djihadistes renforcent cependant leur présence en Algérie, signe d’un déploiement futur en Afrique du Nord, puis obtiennent un nouveau vivier de cellules issues de leur camp d’entraînement, qui transitent en partie vers le Pakistan. Fin du tour pour mon adversaire alors qu’il me reste trois cartes.
La prospérité de la classe moyenne Iranienne fait doucement glisser le pays de l’adversité vers la neutralité, mais je dois maintenant résoudre le problème qui siège entre mes doigts. Je peux défausser une carte, mais pas deux.
Change of State ou Martyrdom operation… Quel évènement activer entre la peste et le choléra ? Le premier réinitialise un pays dans lequel je me trouve (ici forcément un allié) quand le second remplace une cellule par deux attentats, capables d’abaisser mon prestige et de relever les finances de l’ennemi si je ne les déjoue pas. Après une longue hésitation, je préfère jouer Martyrdom operation que perdre du temps à influencer de nouveau un pays déjà rallié. Deux attentats se préparent donc en Irak… Je déjoue le premier mais pas le second. Mon prestige chute à 9, une valeur honorable, quand les finances du terroriste montent à 3 mais redescendent immédiatement puisque le tour se termine. Étape de polarisation : Faute de milice ou de troupes en Algérie pour contenir la guerre civile, le pays devient hostile. Mais grâce à ma guerre de faible intensité, je pioche 9 cartes pour le tour à venir, contre 7 pour l’automa que je contiens avec aisance.
Objectif Pakistan
Et il se sait en difficulté, l’automa, utilisant ses deux premières cartes pour comploter au Pakistan. Trois essais : deux échecs et le dernier qui réussit.
Je suis satisfait par la main reçue. Seul le marathon de Boston qui force un recalcul de posture est à éviter, je prévois donc de l’écarter à la fin du tour.
J’utilise US Atrocities et son évènement non jouable pour déjouer l’attentat au Pakistan, puis enchaîne avec Quagmire et son évènement lui aussi inéligible afin de lancer une opération d’influence en Arabie Saoudite. Succès, le pays devient allié !
Le djihadiste n’en démord pas et tente une nouvelle fois un double attentat au Pakistan, dont un seul aboutira mais que je déjouerai en utilisant mes deux actions. Il se trouve dans une situation délicate, ayant à coup sûr des vues sur l’Afrique du Nord mais sans pouvoir me laisser carte blanche au moyen orient. Mon ennemi insiste encore, usant les trois dernières cartes de son jeu, en vain. Entre son infime présence sur le terrain et la faiblesse de sa main, la tâche est difficile. Il me ferait presque de la peine. Je profite cependant de ce moment de répit pour réveiller avec mes 4 cartes restantes les foules en Égypte, au Pakistan, en Arabie Saoudite et en Irak. Je sème ainsi les graines d’une révolution à grande échelle qu’il sera difficile d’arrêter. Un pays impacté par trois niveaux d’éveil gagne un degré de gouvernance lors de la phase de polarisation. Dit autrement, en entretenant ce potager diplomatique, l’Irak et l’Arabie Saoudite évolueront rapidement en alliés fidèles, alors qu’un petit effort restera nécessaire pour faire rallier l’Égypte du fait de la réaction présente.
Fin du tour. Le budget des djihadistes touche le fond, toutefois l’Afghanistan devient hostile et l’Algérie bascule vers un régime islamique. Par effet cascade, le Maroc finit contaminé et les finances remontent de 1 à 3 mais n’iront guère plus haut. Ouf ! Si elles avaient atteint 4, mon adversaire aurait pu recruter 5 cellules supplémentaires et tirer une carte de plus le tour suivant.
Un apaisement éphémère
Tout reste sous contrôle… seule ma main laisse à désirer.
En véritable bourrique, le djihadiste continue de prendre pour cible le Pakistan. Je déjoue les attentats l’un après l’autre, avant que mon adversaire change de plan et séquestre une partie de mes troupes. Un mal pour un bien, qui génère le tirage de l’excellente carte Obama Doctrine si elle a déjà été jouée (c’est le cas). J’utilise cette dernière pour influencer une fois de plus les pays en cours de ralliement et remercie au passage la providence pour ce joli coup de pouce.
Le tour continue autour de cette lutte interminable pour sauver le Pakistan. Sauf qu’entre deux attentats contrecarrés, je réussis à alimenter les protestations en Irak, en Arabie Saoudite et à rallier l’Égypte. Les progrès du djihadiste au Pakistan et en Afghanistan seront futiles, l’Irak et l’Arabie Saoudite passent en bonne gouvernance lors de la phase de polarisation. Mes alliés produisent 12 ressources et je sors victorieux. Fin de cette partie expéditive alors qu’il reste encore la moitié du deck. Attendez…
Les services de renseignement s’affolent. Malgré cette défaite cuisante, nos agents décèlent un regain d’activité de l’état islamique, plus déterminé que jamais à reprendre le contrôle du moyen-orient. À suivre prochainement avec un AAR plus détaillé sur Labyrinth : The Forever War (côté djihadiste ?).
Une partie beaucoup plus facile que la première. Ma stratégie visant à vider les caisses de l’ennemi pour le cloisonner a fonctionné à merveille et me fait comprendre que je peux relever la difficulté pour la prochaine fois. Les cartes de faible valeur qui lui ont servi à planifier des attentats au Pakistan ont également participé à son déclin. Avec un taux de réussite sensiblement plus élevé, la partie aurait pu revenir proche du point d’équilibre et continuer plusieurs tours, avec peut-être l’établissement d’un califat et une plus grande présence des guerres civiles. Rendez-vous donc d’ici peu pour la suite qui se déroule en 2015 !
En attendant l’affrontement final, avez-vous lu ma rétrospective 2024 et la liste des titres prometteurs pour 2025 ? Ou pour continuer dans les récits de partie JDS, que pensez-vous :
- D’un voyage survivaliste en solitaire vers la Norvège ? | (Halls of Hegra)
- D’une virée à 4 sur une île tropicale ? | (Spirit Island Nature Incarnée)
- Sinon d’une visite en solo du même archipel ? | (Spirit Island Terre Fracturée)
- D’un affrontement entre troupes Italiennes et Britanniques pendant la seconde guerre mondiale ? | (Warfighter WW2 : Mediterranean)
- De la défense de la Maison de Pavlov face à une Wehrmacht de plus en plus pesante ? | (Pavlov’s House)